mardi 10 octobre 2017

lectures de septembre

Le domaine étranger de la collection 10/18 regorge de pépites. Ce livre de Colum Mc Cann ne déroge pas à la règle. Le lecteur suit sur plusieurs générations une famille d'ouvriers, de ceux qui ont bâti Manhattan à la sueur de le front et au péril de leur vie. Et si en plus ils sont noirs et métisses, la difficulté est d'autant plus grande qu'ils restent les rebus de la société. Comment se faire une place au soleil quand la fatalité de vos origines vous tombe dessus ? Jusqu'où s'oublier dans les méandres de la ville pour disparaître d'un monde dont on se sent rejeté ? Quelle place laisser au bonheur et pour combien de temps ? Les héros creuseurs de tunnels ou funambules des building connaissent le revers de la médaille.

Une drôle d'histoire pour ados que j'ai offert à ma fille car les premières pages mettait en situation un garçon qui se perdait pendant une course d'orientation. Nine déteste les courses d'orientations et a toujours eu peur de s'y perdre. La suite dépasse l'entendement. Mo geek attardé, va voir sa vie transformée par une apparition dans les branches. Une belle rencontre que je ne peux pas dévoiler ici sous peine d'en dire trop. Mais sachez qu'il est question de nature avec un grand N, d'aventures, de dépassement de soi, d'amour, d'amitié et de persévérance. Un voyage initiatique dans la montagne qui décidera du devenir de Mo.

Jane Gardam est une reine outre Manche. Le maître des apparences est un roman à la fois désuet et cruel, drôle et triste. C'est l'histoire d'un roi du barreau dont la brillante carrière se déroula à Hong Kong où il retourna vivre après ses études mouvementées en Angleterre. Il faut dire qu'il et un orphelin du Raj. C'est ainsi que l'on nommait les enfants anglais nés sous l'empire britannique loin de la mère patrie et qui étaient arrachés à leur famille exilée pour être éduqués en Angleterre. Pas toujours facile de se construire loin des siens quand on a appris à marcher en Malaisie, pieds nus, au milieu des enfants autochtones dont on baragouine la langue. Le livre nous promène dans les différentes périodes de la vie de Filth, décrivant dans le désordre les étapes qu'il traversa avec plus ou moins de difficultés. Beaucoup de non-dits, de secrets qui donnent envie de découvrir la suite de la trilogie. Un roman très documenté qui ne manque pas de poésie. Un chef d’œuvre du genre.

J'avais beaucoup apprécié la lecture qu'avait fait Hippolyte Girardot de ce premier roman d'Olivier Bourdeaut lors de la dernière escale du livre. Une pépite que j'ai dégustée dans les meilleurs conditions possibles et durant une poignée d'heures, au soleil sur mon roof top, plus près du ciel. Je salue ici encore l'imagination débordante et l'intelligence de cet auteur qui j'espère nous réserve d'autres belles surprises littéraires fraîches et pétillantes.

Placée sous le signe du soleil, cette lecture fait suite au roman précédent, le lendemain plus exactement et dans les mêmes conditions de détente absolue, toujours sur mon roof top. J'ai peu lu les livres d'Amélie Nothomb mais je dois dire que j'ai bien apprécié l'histoire sordide de cet homme si laid qui fait de sa vie un conte mythologique du 20e siècle. Forcément cela finit mal, comme toute histoire d'amour impossible entre la belle et la bête.

Roman autobiographique, on découvre ici la vie de cet auteur, enfant adopté dans une famille qui cultive les non-dits comme d'autres les tomates dans leur potager. C'est par la magie de l'écriture que Cécile se construira une identité sur les cendres d'une famille qui a disparu en laissant si peu d'indices et de réponses à leur enfant assoiffée de (re)connaissance.







 


1 commentaire:

  1. encore dans la variete et vraiment sympa comme tout....de chouettes livres...;)

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